Le jury compte parmi les fonctions essentielles au sein d’une association de lutte. Le verdict est simple: peu importe la grandeur de la fête de lutte, sans jury cette dernière ne peut pas avoir lieu. L’ALGNJB compte donc principalement avec la participation de chaque membre pour reprendre par moment une fonction de juré, car finalement qui peut mieux prétendre connaître le fonctionnement que le lutteur lui-même? D’une autre part, l’ALGNJB encourage toute autre personne intéressée par cette fonction.
Mais comment fonctionne l’arbitrage dans la lutte suisse?
Au moins trois personnes, nommées les jurés, sont désignées par rond de sciure en qualité de jury d’emplacement afin de surveiller la passe de lutte. Un désigné endosse la fonction de juré de rond afin de diriger et surveiller le déroulement de la passe au front. Il se prononce en première instance sur le résultat. Les deux autres désignés sont les jurés de table. Ils appellent les lutteurs, ils se chargent de l’inscription des noms, des numéros et des résultats sur les feuilles du concours. Ils surveillent également la passe et se prononcent au final sur le jugement du juré de rond. Ces trois personnes se remplacent dans leur rôle tout au long de la journée. Les notes du jury d’emplacement sont ensuite récoltées et compilées par le jury de classement.
Aperçu du paysage de la lutte suisse et de ses organes
Avant de poursuivre, il est important de comprendre la structure de la lutte suisse. L’ Association fédérale de lutte suisse AFLS, qui en est l’organe faîtière, compte avec cinq grandes associations. Ces dernières ont chacune leurs associations cantonales. La grande association bernoise a la particularité de couvrir son propre canton uniquement et donc de voire ses associations régionales propulsées au niveau cantonal en comparaison des autres associations. Donc les associations subordonnées à la grande association bernoise porte le titre de Gauverband.
L’ attribution des points
La notation attribuée au lutteur correspond à sa prestation dans la passe. Le cumul des points obtenus à chaque passe et par chaque lutteur permet d’élaborer le classement.
Résultat de la passe | Note attribuée | Critères d’évaluation |
---|---|---|
Gagné | 9.75 ou 10 | 10 pour avoir posé les deux omoplates de l’adversaire en même temps. 9.75 après avoir fait rouler l’adversaire sur les deux omoplates. |
Nul * | 8.75 ou 9 | 9 pour une passe indécise mais avec beaucoup d’attaque 8.75 pour une passe indécise avec peu d’attaque. |
Perdu | 8.50 ou 8.75 | 8.75 défaite malgré beaucoup d’attaque. 8.5 défaite sans beaucoup d’attaque. |
« Pour gagner il faut renverser l’adversaire sur les épaules en tenant toujours la culotte au moins d’une main »
« La passe dure entre cinq et huit minutes. Lors d’une finale elle dure entre dix et vingt minutes. Toutefois, après quelques secondes, tout peut être terminé »
Pour procéder au classement il faut de la compétition.
Dans la lutte suisse le terme « compétition » se traduit par le nom populaire de « fête de lutte ». Il n’y a pas de ligue. Ce sont justement les différentes catégories de fête qui font la différence . Ci-après vous les trouverez dans la chronologie ascendante jusqu’à la toute convoitée fête fédérale.
- Fête de lutte de club (fête régionale, ou fête des jeunes lutteurs)
- Fête de lutte cantonale ou « Gauverband » (fêtes à couronnes)
- Fête de lutte des cinqs grandes associations (fête à couronnes)
- Fête de lutte alpestre (fête à couronnes)
- Fête de lutte fédérale (fête à couronne)
La fête de club
Elle se situe au niveau de la fête de lutte régionale ou de la fête des jeunes lutteurs et se déroule en six passes. Toutefois il n’y a pas de sélection pour aller plus haut . Alors pourquoi organiser une fête de club? Et bien parce que cette catégorie offre des opportunités intéressantes. Il faut savoir que pour pouvoir aller lutter à l’extérieur de sa région, le lutteur doit participer à 4 fêtes de clubs dans sa région justement. Autres avantages, les places pour lutter dans les fêtes à couronnes sont chères, dès lors, si il faut trancher dans l’attribution d’un place, un bon classement en catégorie club peux faire la différence. Et finalement, une fête de club offre au lutteur l’opportunité de pouvoir lutter hors du lieu d’entraînement habituel, dans une ambiance typique de fête avec l’adrénaline, les lutteurs voisins, le public et l’ambiance inclu.
La fête de lutte cantonale ou de Gauverband
Les cinqs grandes associations attribuent à leurs associations cantonales l’autorisation d’organiser une fête de lutte. Ce sont donc, par défaut, des fêtes cantonales. Elles se déroulent en 6 passes et le plus souvent se sont des fêtes à couronnes. Les passes 5 et 6 sélectionnent l’attribution des couronnes et finalement de la consécration du vainqueur de la fête cantonale (le Schlussgang qui met à l’épreuve les deux meilleurs lutteurs de la fête). Petite particularité bernoise: Le canton de Berne est à lui-même une des cinqs grandes Associations. Dès lors ses associations subordonnées héritent d’un statut de niveau cantonal et se nomment « Gauverband ». Par exemple, la fête de lutte du Jura bernois est donc une fête de lutte de niveau cantonal et avec couronnes puisque l’Association des lutteurs et gymnastes aux nationaux du Jura bernois (ALGNJB) est une Gauverband.
La fête de lutte de la grande association
Chacune des cinq grandes associations subordonnées à la l’association fédérale de lutte suisse AFLS, organise sa propre fête. C’est également une fête à couronnes. Elle se déroule en six passes. Là également les passes 5 et 6 sélectionnent de l’attribution des couronnes et finalement de la consécration du vainqueur de la fête de la grande Association (le Schlussgang qui met à l’épreuve les deux meilleurs lutteurs de la fête). Une fête de lutte de grande Association à le niveau correspondant à la fête alpestre de lutte.
La fête alpestre de lutte
La fête alpestre de lutte est l’équivalent d’une fête de grande association et donc est une fête à couronnes. Elle a lieu en principe chaque année. Elle se déroule en 6 passes. Les passes 5 et 6 sélectionnent l’attribution des couronnes et finalement de la consécration du vainqueur de la fête alpestre (le Schlussgang qui met à l’épreuve les deux meilleurs lutteurs de la fête). Elle est organisée par le regroupement de trois grandes associations. On comptabilise six fêtes alpestres:
Nom de la fête alpestre | Grandes associations représentées |
---|---|
Brünigschwinget | Bernoise, Suisse centrale et une autre en tournus |
Fête alpestre de lutte suisse Lac-Noir | Romande, Bernoise, et une autre en tournus |
Schwing- und Älplerfest Rigi | Suisse centrale et deux autres en tournus |
Schwägalp-Schwinget | Nord-Est et deux autres en tournus |
Schwing- und Älplerfest Stoos | Suisse centrale et deux autres en tournus |
Weissenstein Schwinget | Nord-Ouest et deux autres en tournus |
La fête fédérale de lutte suisse
C’est là que les meilleurs lutteurs du pays aspirent à devenir le roi de la lutte suisse. Avec ce titre c’est quelque part obtenir le titre suprême de l’un des plus grand événement identitaire du pays . La fête fédérale a lieu tous les trois ans et est organisée à tour de rôle par l’une des cinq grandes associations que compte l’Association fédérale de lutte suisse AFLS. Contrairement aux autres fêtes elle compte avec 8 passes en lieu de 6. Elle se déroule en deux phases. Une première phase éliminatoire après 4 passes. Ensuite une deuxième phase éliminatoire après 6 passes, suivies par 2 passes pour l’attribution des couronnes et finalement pour la consécration du roi de la lutte suisse. Les tribunes de la fêtes sont divisées en 5 secteurs attribués aux 5 grandes associations.
« Le nombre des couronnes distribuées aux lutteurs doit être de 15% du nombre des participants à la fête et ayant pris part à la première passe.«
« C’est le jury de classement qui détermine le nombre des lutteurs admis aux dernières passes. »
Comment un lutteur passe d’une catégorie de fête à l’autre?
Le classement ne donne pas automatiquement le droit au passage en catégorie supérieur. En fait, plusieurs éléments se passent en coulisses. Tout d’abord se sont les organisateurs de la fête qui décident du nombre de places disponibles pour lutter, puis ils les attribuent à l’interne et à l’externe selon un savant procédé. Ensuite se sont les chefs technique des associations, des régions ou des clubs (selon la catégorie de la fête) qui négocient, proposent et finalement désignent « leurs » lutteurs. Bien entendu, le palamarès obtenu par le lutteur reste un élément de poids dans le choix des attributions. Notons au passage que dans le cadre des lutteurs actifs, il n’existe aucune catégorie comme par exemple d’âge, de poids ou d’expérience. Dans une fête, le lutteur peut tomber sur chaque adversaire qui y participe. En revanche, il y a une exception pour les jeunes lutteurs qui eux sont catégorisés par leur année de naissance.
Le statut de l’arbitre
Les jurys sont classés en 4 degrés:
Degré 1: Jury pour les fêtes de lutte régionale, fêtes des jeunes lutteurs.
Degré 2: Jury pour les fêtes de lutte d’association.
Degré 3: Jury pour les fêtes de lutte cantonales et fêtes alpestres.
Degré 4: Jury pour fêtes à titre fédéral.
Les jurys sont nommés au degré 1 et 2 par l’association régionale. Les jurys du degré 3 sont nommés par le comité des jurys de la grande association respective. La nomination au degré 4 est également du ressort de la grande association respective avec accord de l’association fédérale. Des cours et des formations complémentaires sont régulièrement organisés pour les différents degrés. A partir de 2001, l’association fédérale organise pour les jurys du degré 4 un cours obligatoire qui a lieu à Macolin.
Lutteur berger ou lutteur gymnaste?
La lutte suisse compte avec deux types de lutteurs qui trouvent leurs origines respectives dans l’histoire. Aujourd’hui ces deux appartenances continuent à faire la différence.
Le lutteur berger | Au début de la lutte suisse, celle-ci n’était pas vue d’un bon oeil par les autorités politiques et religieuses. C’est donc dans les vallées alpestres reculées que les bergers se retrouvaient afin de pouvoir y mesurer leur force. On y voyait également d’autres disciplines comme le lancer de la pierre. Dans sa tenue, le lutteur berger porte une chemise traditionnelle de couleurs ou à fleurs et un pantalon sobre. |
Le lutteur gymnaste | A partir de 1900, lorsque les choses se sont détendue, une nouvelle catégorie de lutteur est apparue. Plus « citadine » et pas forcément berger, on les appellent les lutteurs gymnastes. Leur tenue est faite d’un tricot blanc à manches courtes et d’un pantalon blanc. |
passe entre un berger et un gymnaste la tenue différencie l’appartenance du lutteur
Prochainement on vous dessinera un rond de sciure
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